La vague populiste et nationaliste qui déferle sur l’Europe risque de mettre à mal la seule construction politique qui permit la paix et la prospérité de notre continent et reste indispensable pour conserver la maîtrise de notre destin.
Mais le rempart contre ces dérives n’est certainement pas la macronie, même si le Président de la république n’a de cesse de se présenter comme le défenseur du progressisme face au populisme et au nationalisme. Car Emmanuel Macron n’est pas progressiste. Sa politique n’est que le prolongement sous un autre nom des politiques de droite qui ont dominé l’Europe ces 15 dernières années, creusé les inégalités et conduit à la situation que nous connaissons.
La famille socialiste reste la principale force progressiste du Parlement européen et la seule capable de fédérer la gauche et les écologistes pour réorienter l’Europe et mettre en échec l’éclatement dont rêvent les partis europhobes.
Car le véritable enjeu de ces élections n’est pas de savoir si le Rassemblement national dépassera ou non LREM en France, mais qui de la droite ou de la gauche dominera le Parlement européen dans les 5 années qui viennent.
Attaché depuis toujours au socialisme démocratique et à la construction européenne je voterai dimanche pour la liste «Envie d’Europe», emmenée par Raphaël Glucksmann.
Si l'Europe continue d'apparaître lointaine, technocratique et libérale, elle disparaîtra du cœur des Européens. Pour tourner la page des politiques d'austérité qui ont plongé l'Europe dans la récession et remettre au cœur des politiques européennes la solidarité qui a tant manqué ces dernières années, Benoît Hamon propose de démocratiser l'Union monétaire avec notamment la création d'une assemblée parlementaire de la zone euro.
Cette assemblée comportera des députés européens mais aussi des députés nationaux. Comme je l'ai souvent exprimé sur ce site, cette assemblée de la zone euro qui doit débattre de l'orientation des politiques budgétaires doit nécessairement impliquer les Parlements nationaux dont c'est la prérogative essentielle.
Dans la suite de cette note, la tribune du Monde signée par 114 parlementaires.
Nous sommes plus de 100 députés à avoir saisi le Conseil constitutionnel en application de l'article 54 de la constitution, sur les atteintes aux principes constitutionnels que représente l'Accord CETA adopté par une majorité du Parlement Européen.
C'est ainsi qu'en application du Traité, l'Etat français est tenu d'intégrer dans le processus d'élaboration et d'adoption des normes - notamment des lois et des règlements - de nouvelles contraintes étrangères à son ordre constitutionnel. Le Traité modifie donc les conditions d'exercice des pouvoirs du parlement et des autorités administratives. Une telle interférence dans le processus national d'élaboration des normes constitue une atteinte aux conditions essentielles de la souveraineté nationale.
Il en est de même des transferts de compétences vers des organes (le Comité Mixte, les comités spécialisés, le groupe spécial arbitral) qui ne se rattachent ni à l'ordre juridique de l'Union européenne, ni à celui de ses Etats membres mais dont les pouvoirs peuvent les contraindre. Le Traité porte atteinte aux conditions essentielles d'exercice de la souveraineté nationale et aux conditions d'exercice des compétences qui ont été attribuées par les Etats-Membres à l'Union européenne en contradiction avec l'article XV de la constitution.
Contrairement à la Cour européenne des droits de l'homme qui ne peut être saisie qu'après épuisement des voies de recours internes, l'accès au Tribunal est ouvert à l'investisseur directement sans obligation d'activer ni a fortiori d'épuiser les voies de recours internes devant les juridictions nationales ou européennes compétentes. Le Traité porte atteinte au pouvoir régalien de rendre la justice et donc aux conditions essentielles d'exercice de la souveraineté nationale dans les domaines relevant de la compétence de l'Etat français.
Vous trouverez en pièces jointes le texte de la saisine ainsi que le dossier de presse lui correspondant.
La Commission des Finances a auditionné ce mercredi 1er février Antoine Dulin, rapporteur du Conseil économique social et environnemental (CESE), sur l'évitement fiscal, rapport sur lequel j'ai été auditionné par le CESE en juin 2016 (voir vidéo du 9 juin sur ce site).
Cette audition a été l'occasion de faire le point sur la lutte contre l'évasion et l'optimisation fiscales. Comme je l'indique dans mon intervention (vidéo ci-dessous), il est pertinent aujourd'hui, comme le propose la résolution adoptée par notre Assemblée, d'organiser une conférence de parties sur ce sujet au sein de l'ONU. Mais nous avons bien fait de commencer autrement en confiant à l'OCDE le soin de travailler sur ce sujet pour établir progressivement un consensus. Car si nous avions commencé par des négociations diplomatiques, chaque pays serait venu défendre ses intérêts et il ne se serait rien passé, compte tenu des divergences entre le Nord et le Sud notamment.
La lutte contre l'évasion fiscale représente un enjeu fondamental pour les budgets nationaux mais aussi pour la justice fiscale.
Une première étape a été franchie dans notre union européenne avec le paquet sur la transparence fiscale et la transposition des normes élaborées par l'OCDE dans le projet BEPS.
Mais nous devons aller plus loin, en avançant dans la mise en œuvre effective d'une assiette commune consolidée pour l'impôt des sociétés.
La première condition pour lutter efficacement contre l'optimisation fiscale agressive, c'est en effet d'adopter des règles communes pour l'assiette de l'impôt sur les sociétés. Cela évitera que des entreprises multinationales utilisent toutes les failles de ces législations pour ne payer aucun impôt dans aucun pays. Ce sera en outre une simplification considérable pour toutes les entreprises qui ne seront plus confrontées à 28 législations nationales différentes.
La deuxième condition est d'avoir une assiette consolidée pour imposer les bénéfices dans l'état membre où ils sont réalisés, chaque état restant libre de fixer le taux d'imposition qui lui convient.
J'en ajouterai une troisième. L'histoire montre que la meilleure façon d'avancer vers une assiette commune est de faire, d'une petite fraction de l'impôt sur les sociétés, une ressource propre de l'union. Nous l'avons fait pour la TVA à un taux très faible de 0,3 %. Nous devrions faire la même chose pour l'impôt sur les sociétés.
Cela contribuerait à la stabilisation automatique dont nous manquons cruellement dans l'union monétaire et réaliserait l'engagement du traité fondateur de l'union, qui exprimait dans son article 311 que le budget de l'union devait être principalement financé par des ressources propres. Ce serait une avancée considérable pour notre union monétaire.
Mardi 16 et mercredi 17 février se tenait la Conférence interparlementaire réunissant les délégués des parlements nationaux. Dans mes différentes interventions lors de ces 2 journées, j'ai plaidé pour que l'Europe donne priorité à une croissance durable et à la création d'emploi. J'ai également soutenu l'action engagée par le parlement européen pour que l'Europe mette rapidement en application les mesures préconisées par l'OCDE pour lutter contre l'optimisation fiscale des groupes multinationaux.
J'ai eu l'occasion de dire aussi à nos collègues allemands scandalisés par les propos de Manuel Valls à Munich, que nous étions nombreux en France à soutenir la position d'Angela Merkel sur les migrants qui honore l'Europe.
Huit ans après le déclanchement de la crise financière, alors que les Etats-Unis sont sortis depuis plusieurs années de la récession, l'Europe, au terme d'une longue récession dont le seul précédent est la déflation des années 30, retrouve à peine le niveau de PIB par tête qui prévalait avant la crise de 2008.
Comment en est-on arrivé là ? Comment les rares partis sociaux-démocrates au pouvoir ont-ils pu conduire des politiques aussi en décalage avec leur histoire, au point dans certains pays de disparaitre presque de l'échiquier politique. Comment surtout alors que les principes de solidarité sont plus que jamais la vraie réponse à la crise, ont-ils été à ce point oubliés dans les politiques économiques des nations européennes.
Ce sont les questions que j'évoque dans cet article paru dans le numéro de Novembre de la Revue socialiste.
Avec Romano Prodi, Pervenche Berès, Thomas Piketty, et 7 autres élus ou économistes... j'ai signé une tribune dans Libération pour soutenir la proposition de « reporting pays par pays » qui oblige les entreprises cotées à rendre publiques des informations sur leurs activités et leurs impôts afin de lutter efficacement contre l'évasion fiscale. Plusieurs amendements en ce sens ont été présentés dans la discussion budgétaire à l'initiative de Karine Berger et Valérie Rabault également cosignataires de la tribune.
Voir l'article dans la suite de cette note.
Deux thèmes ont dominé cette journée qui rassemblait aux cotés de la Délégation Socialiste Française au Parlement européen des députés et des sénateurs :
- La politique migratoire et l'accueil des réfugiés : le droit d'asile est l'honneur de notre république et l'expression de notre attachement aux valeurs de paix, de liberté et de solidarité, fondatrices de l'Europe. Nous voulons que l'Europe garantisse des voies d'entrées sures et légales pour les migrants et les demandeurs d'asile et une politique migratoire commune.
- Quelle relance pour l'Europe ? La crise a montré l'urgence d'un « gouvernement économique » de la zone euro. C'est aussi la conséquence du déficit démocratique de l'union monétaire. Quelles institutions pour répondre à ce déficit ?
En pièce jointe, l'appel de Strasbourg des parlementaires socialistes français.
L'Appel de Strasbourg des parlementaires socialistes français
Aux côtés d'une quarantaine de personnalités politiques et intellectuelles, j'ai signé ce mercredi l'appel lancé par le magazine Marianne en soutien à la Grèce.
Vous pouvez lire et signer cet appel ci-contre : L'Appel de Marianne: Sauver la Grèce, c'est sauver l'Europe